Le blog de Little Green Box

Genappe en transition

Szandra, de Bousval, présente sa “Little Green Box” : des aliments bio, locaux, de saison, et des recettes dans une même boîte

Plein de projets émergent, au niveau local, et à Genappe en particulier. Des projets en transition qui allient réflexion écologique, ancrage local, entrepreneuriat et, bien souvent, une transition personnelle et professionnelle pour le porteur, la porteuse, du projet. C’est le cas de Szandra, habitante de Bousval, qui lance son projet de Little Green Box, des boîtes composées de produits locaux et de fiches recettes. De quoi permettre à chacun(e) de se cuisiner des produits sains, de saison et locaux. Interview de Szandra…

 

La Little Green Box, qu’est-ce que c’est ? Comment a émergé le projet ?

Little Green Box, c’est une boîte avec tous les ingrédients pour préparer jusqu’à 4 repas par semaine + fiches recettes. Le tout, en belge, BIO et de saison. J’ai connu un concept similaire (boîte avec ingrédients), il y a 5 ans dans les livres de Camilla Lackberg (écrivaine de polars suédoise), où il y avait toujours un personnage accro à ces boîtes de “Middagsfrid”. Je me suis toujours dit que si je décidais de faire quelque chose avec mon diplôme de traiteur, ce serait quelque chose comme ça. Et puis, mon fils Hugo est né et ma vie a été bouleversée (de manière positive!). J’ai commencé à faire beaucoup plus attention à ce que nous mangions à la maison et quand je me suis rendu compte que les pommes de terres BIO que j’achetais en grande surface venaient d’Israël alors que la ferme à côté de chez moi (Ferme de la distillerie) en vendait aussi, j’en ai eu marre. J’ai commencé à passer par les différentes fermes et par La Ruche Qui dit Oui de Genappe. Mais un autre problème récurrent survenait toujours: “qu’est-ce que l’on va manger ce soir ?”. Et là, j’ai décidé de créer une alternative et Little Green Box est né 🙂

 

Et toi, Szandra, peux-tu te présenter brièvement ? As-tu connu une transition professionnelle, avant de faire ce que tu fais actuellement ?

Je m’appelle Szandra, j’ai 32 ans, j’habite Bousval avec mon fils, ma femme, nos deux chiens et notre chat, et avant d’atterrir en Belgique il y a 6 ans, j’ai vécu dans 8 pays différents. C’est marrant que tu poses la question de “transition professionnelle” car la grande majorité des porteurs de projets durables que je rencontre depuis 6 mois sont tous en “reconversion professionnelle”! Et oui, moi aussi. Après 10 ans de travail pour plusieurs multinationales (en IT, logistique et plus récemment, en finance), un jour je me suis réveillée et je ne pouvais plus aller travailler. J’ai eu “la chance” de tomber en burn-out et d’avoir le temps et l’espace de me retrouver, et surtout de découvrir ce que je voulais vraiment “être”. Aucun de mes boulots “professionnels” n’a été ma passion. Aucun. Et à 31 ans, j’ai pu découvrir ce que je voulais vraiment faire. Et c’est là que j’ai décidé de lancer Little Green Box, mais à ma manière.

 

Comment définirais-tu la « transition » ?

Une vraie montagne russe d’émotions. Cette période de transition a été fort difficile, surtout le début. J’étais épuisée, j’avais un grand vide dans ma vie (car je n’allais plus travailler, pour la première fois en 10 ans) et je n’étais pas très sûre de qui j’étais. Donc beaucoup de réflexion existentielle, ce qui n’est pas toujours facile. Et ma famille a aussi dû me supporter, ce qui n’était pas très évident 🙂 La première chose que j’ai faite, c’est de m’inscrire à des cours de couture car j’avais un besoin énorme de créativité. J’ai donc fait ce que je voulais faire depuis des années: j’ai appris à coudre. Et pendant deux mois, j’ai beaucoup, beaucoup cousu. Petit à petit, j’ai eu un peu plus d’énergie, et je suis tombée par hasard, sur une formation “Entrepreneurs Weekend” ou tu peux, en gros, lancer ta boîte en un weekend. C’était épuisant mais très intéressant. Ça m’a donné les outils nécessaires pour lancer mon projet, et surtout, un premier réseau en tant qu’entrepreneur. Après, j’ai suivi quelques autres formations, mais celle-ci a été la première et celle qui m’a énormément servi pour arriver là où j’en suis aujourd’hui. Ce qui est un peu “magique”, c’est que depuis que j’ai décidé de lancer Little Green Box, je découvre l’entreprenariat, avec sa liberté et ses contraintes, mais je suis plus épanouie que jamais au niveau professionnel. Je suis encore au tout début et mon activité n’a pas encore débuté officiellement (ce ne sera que le 1er juillet) mais rien qu’avoir mon projet qui me passionne, et pouvoir le mettre en avant, ça me donne vraiment des ailes. Je n’ai jamais connu ça en tant qu’employée.

 

Qui sont celles et ceux qui, selon toi, achèteront les « Little Green Box » ? Et que cherchent-ils ?

Il y a trois choses clés dans mon projet: c’est une alternative locale et bio pour manger équilibré, c’est un gain de temps pour ceux qui ne savent pas ce qu’ils vont cuisiner ce soir, et c’est une alternative presque zéro déchets pour ceux qui en ont marre de remplir leurs poubelles blanches en une semaine. Je pense qu’on en a tous marre qu’on nous vende de la viande de cheval à la place de la viande de boeuf, que les grandes surfaces ne fassent que des licenciements en masse, que Monsanto Bayer détruise nos aliments et qu’ils nous gavent de médicaments en même temps, et surtout, avec toute la connectivité d’aujourd’hui, on recherche le côté humain qui se cache derrière nos aliments.

 

Travailles-tu avec des fournisseurs, des clients et des partenaires sur Genappe ?

Oui. Pour mes boîtes de test, j’ai travaillé en collaboration avec la ferme de la Distillerie, la ferme de la Baillerie, la ferme du passavant, la ferme de Loupoigne et la ferme de Bousval. Maintenant, comme mon projet est certifié BIO, je ne pourrai pas travailler avec toutes ces fermes, mais j’espère un jour avoir le poids suffisant pour leurs proposer de se convertir en BIO. Sinon, je vais aussi travailler avec la ferme du Gala. Mais mes producteurs sont en grande majorité du Brabant wallon pour une question de proximité. Pour mes points d’enlèvement, j’espère collaborer avec Bioooh! sur Genappe. Mon premier point d’enlèvement est Green Peas, le magasin en vrac à Court-Saint-Etienne, et je vais collaborer avec le Quatre Quart aussi à Court-Saint-Etienne. Donc j’attends que d’autres projets bio/zéro déchets se mettent en place pour collaborer avec eux aussi 🙂

 

Quels sont, selon toi, les atouts actuels de Genappe ? Comment espères-tu voir évoluer Genappe ?

J’habite Genappe depuis 4 ans bientôt, et juste quand je marche au centre de Genappe, je vois une grande différence entre aujourd’hui et quand nous sommes arrivées. Il y a plus de magasins ouverts, animés, des projets différents… et aussi, quand je vois les projets de Genappe en Transition qui débutent, je me dis que je suis très contente que ce soit ma commune et que j’ai envie de m’y investir.

Je pense que Genappe est grand, étendu, et encore fortement agricole, ce qui donne l’espace à une grand diversité d’activités et de personnes. C’est ce que j’aime le plus ici. Il y a de l’espace pour tout le monde, et les projets affluent. Je pense que Genappe va vers le bon chemin pour proposer un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ce qui est, au fond, ce que la majorité des gens recherchent…

 

Quels types d’activités, qui n’existent pas encore sur Genappe, pourraient être utiles à ton projet, pour des partenariats, des synergies, des débouchés ?

J’aimerais voir un espace de coworking, pour que beaucoup d’indépendants ou de porteurs de projets ne se retrouvent pas chez eux tout seuls, mais puissent bénéficier des réseaux, qui sont la base de l’entreprenariat pour moi. J’aimerais voir un espace type ancienne ferme ou ancien bâtiment industriel retapé de manière durable, avec des cuisines à partager, pour offrir un espace de collaboration pour des professionnels de tout type, ainsi qu’à des associations. Dans ce petit monde qu’est l’entreprenariat belge où je suis en train de mettre les pieds, c’est le type de projet qui a le vent en poupe. Et je pense qu’il faudrait retenir nos porteurs de projets dans la commune.

Moi, je suis à la recherche de projets durables qui sont sur la même longueur d’onde que moi : que ce soit comme nouveaux produits alimentaires (par exemple, je travaille avec une TPE qui fait des pâtes fraiches sans gluten à base de légumes), producteurs BIO, points d’enlèvement ou autres projets où Little Green Box pourrait participer (journée zéro déchets, etc.)

 

Pourrais-je acheter ma « Little Green Box » en « Talents » ?

Tu auras besoin de commander les boîtes via notre site, et donc de payer en ligne. Mais s’il est possible de payer avec notre monnaie locale en ligne, je serais ravie d’offrir cette possibilité ! Ce qui est sûr c’est que si la boîte se vend sur les marchés à un moment donné, le Talent sera toujours le bienvenu 🙂